HOMME
HOMME. Être intelligent, qui communique à ses semblables sa pensée par la
parole, et qui est le plus étonnant et le plus admirable de ceux qui
appartiennent à notre planète. Dominateur à la surface du globe qu'il habite,
dominateur même des individus de son espèce, leur ami sous certains rapports, et
leur ennemi sous d'autres ; il offre, dans ses qualités et l'étendue de ses
facultés, les contrastes les plus opposés, les extrêmes les plus remarquables.
Effectivement, cet être, en quelque sorte incompréhensible, présente en lui,
soit le maximum des meilleures qualités, soit celui des plus mauvaises ; car il
donne des exemples de bonté, de bienfaisance, de générosité, etc., tels qu'aucun
autre être n'en sauroit fournir de pareils ; et il en donne aussi de dureté, de
méchanceté, de cruauté et de barbarie même, tels encore que les animaux les plus
féroces ne sauroient les égaler. Relativement à ses penchans, tantôt la raison
prévalant chez lui, il montre les inclinations les plus nobles, un amour
constant pour la vérité, pour les connoissances positives de tout genre, pour le
bien sous tous les rapports, pour les convenances, pour la justice, l'honneur,
la vraie gloire, etc. ; et tantôt se livrant à l'égoïsme (1), il offre, soit des
inclinations viles et basses, soit une tendance continuelle à tromper, à
dominer, à opprimer, à jouir du mal qu'il occasionne, des méchancetés qu'il
exerce, et même de ses cruautés. Enfin, quant à l'étendue de ses facultés
d'intelligence, il présente, dans chaque pays civilisé, parmi les individus de
son espèce, une disparité considérable entre le plus brut ou le plus grossier,
(1) L'homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par
son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son
insouciance pour l'avenir et pour ses semblables, semble travailler à
l'anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa
propre espèce. En détruisant partout les grands végétaux qui protégeoient le
sol, pour des objets qui satisfont son avidité du moment, il amène rapidement à
la stérilité ce sol qu'il habite, donne lieu au tarissement des sources, en
écarte les animaux
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